L'essentiel sur Scribus

Ce qui distingue la PAO du traitement de texte

À quoi sert Scribus? Qu'est-ce qu'un programme de « mise en page »? Entre autres, vous pouvez créer des PDF comme celui-ci.

Fondamentalement, Scribus n'est pas un traitement de texte. Il est important de comprendre ce concept. Scribus appartient à la famille des applications de mise en page, aussi connues sous l'appellation de programmes de PAO (publication assistée par ordinateur). Scribus permet de positionner des objets tels des images, des logos, etc. avec une grande précision et beaucoup de souplesse. Ce petit guide est conçu pour donner à un utilisateur débutant un aperçu de ce que Scribus peut faire. Vous ne trouverez pas ici une description de chaque fonction, mais plutôt un survol qui vous permettra de vous mettre en marche et d'être productif.

Avec Scribus, vous pouvez :

Pour commencer, la théorie - Avoir la bonne approche

Les utilisateurs qui en sont à leur coup d'essai avec une application de PAO comme Scribus éprouveront peut-être un peu de contrariété. L'interface a beau être facile d'approche, voire familière, quand on se met réellement au boulot les choses ne tournent pas tout à fait tel que prévu. Ne commettez pas l'erreur de lancer Scribus, de créer un nouveau document et de vous mettre à taper votre texte. Tirer le maximum d'une application comme Scribus requiert une compréhension minimum du déroulement des travaux, ce qu'on appelle le « flux de production » dans le monde de la PAO. Ça peut sembler un tantinet obscur au point de départ mais vous serez récompensé au final.

Apprendre à utiliser Scribus pose souvent un défi additionnel : vous n'êtes pas simplement en train d'apprendre à vous servir d'un nouveau programme, vous découvrez la PAO, qui a ses petites règles bien à elle. Des différences subtiles la distinguent des traitements de texte ou des éditeurs de texte. Heureusement, Scribus a son propre éditeur de texte. Utiliser cet outil plutôt que de saisir son texte directement dans la page, apprendre comment créer et appliquer des feuilles de styles, voilà qui accroîtra votre productivité en plus de vous permettre de créer des documents plus aisément modifiables.

Au moment de créer votre document, vous devez déjà avoir à l'esprit ce qu'il en adviendra : comment il sera imprimé, comment il sera utilisé : c'est ce qu'on appelle le flux de production en PAO. Si, par exemple, vous décidez de créer une brochure pour votre entreprise, il est presque certain que vous la ferez imprimer chez un imprimeur. En ce cas, ce serait une erreur grossière que de prendre les jpegs en basse résolution de votre site web et de les utiliser directement dans Scribus. Le Web et l'imprimerie ont deux buts différents. Les graphiques, photos et illustrations utilisés dans un site web sont presque toujours inutilisables en impression. Ces éléments doivent avoir une résolution de beaucoup supérieure. Dans le monde de l'imprimerie, le poids des fichiers a beaucoup moins d'importance que la qualité de l'image.

Un exemple de flux de production en PAO :

  1. Prenez une feuille de papier et un crayon et esquissez votre maquette... Ceci vous aidera à visualiser les éléments de votre page : textes, illustrations, images.

  2. Rassemblez vos images matricielles, préférablement à 200 dpi ou plus, en TIFF ou PNG. Rassemblez vos illustrations vectorielles en un format approprié pour l'importation. Le format SVG est généralement le meilleur choix.

  3. Rédigez le texte dans un traitement de texte ou un éditeur de texte. Corrigez les fautes et révisez la grammaire, etc.

  4. Rassemblez tous ces documents dans un répertoire et commencez votre mise en page dans Scribus.

En environnement commercial, tout ceci est bien plus complexe. Mais selon mon expérience, l'application de cette méthode ou d'une méthode similaire vous aidera à planifier et à structurer votre travail et vous fera gagner en productivité.

Enfin, le flux de production prend en considération les nombreuses options d'exportation en PDF ou d'impression. Le sujet est abondamment documenté dans le chapitre consacré à l'exportation en PDF. Pour l'impression, Scribus dispose de plusieurs fonctions avancées qui diffèrent vraiment des autres applications. Activez les infobulles afin d'obtenir une aide ponctuelle et/ou lisez avec attention la section consacrée à l'impression pour en comprendre les options.

J'encourage les utilisateurs débutants à lancer Scribus tout en parcourant la documentation, particulièrement les passages qui traitent de sujets plus pointus. Lisez le tout attentivement au moins une fois. Notez ce que vous ne comprenez pas et postez vos questions sur la liste courriel ou dans l'IRC (forum de discussion des programmeurs de Scribus).

Avant de plonger dans un projet, une des meilleures choses à faire est de mettre l'ordinateur de côté, de prendre du papier et de faire une esquisse. J'ai moi aussi redécouvert la plume et le papier. J'étais en vacances et je n'avais pas toujours accès à un ordinateur. J'ai découvert que ne presque plus écrire à la main avait appauvri ma calligraphie. Résultat, j'ai écrit 8 pages complètes en un après-midi, plus que je peux écrire en trois soirs. Pourquoi? Parce que j'étais forcé de me concentrer sur le contenu. Je vous suggère de faire la même chose. La magie de Scribus est son habileté à assembler toutes les pièces du puzzle à la fin pour créer un chef-d'oeuvre.

Donc, si vous prévoyez que le texte occupera une grande part de votre document, lancez votre éditeur ou votre traitement de texte préféré et rédigez d'abord ce texte. De cette manière, vous pourrez vous concentrer sur le contenu. Notez ici que, parfois, les traitements de texte ne vous aident pas... Ils sont source de distraction avec toutes leurs options de présentation, au détriment du contenu. (Je suis moi aussi coupable.) Je n'ai pas à prêcher aux convertis pour expliquer les bénéfices du texte non formaté. C'est un usage bien établi dans le monde Unix/Linux. Pour les migrants du monde Windows/Mac, c'est une autre histoire. Enregistrez au format texte seulement, vous en serez récompensé un jour. Pour l'heure, c'est encore la meilleure méthode. Au moment d'écrire ces lignes, des modules d'importation plus avancés sont sur les planches. (NDT - L'importateur OpenOffice.org est présent à partir de la version 1.2.1 de Scribus.)

Il vous faudra ensuite tenir compte des dessins, des photos, des tableaux, etc., qui feront partie de votre document.

Les images matricielles comme les photos proviennent de GIMP, de Corel Photopaint, d'Adobe Photoshop ou de programmes similaires. Elles pourraient aussi provenir d'un appareil photo numérique ou d'une application pour les scanners telle Xsane ou Gphoto. Les images matricielles sont composées de pixels ou points, habituellement compressés dans un format de fichier comme Jpeg, TIFF, PNG ou bmp. Pour Scribus, je préfère et je recommande le PNG pour les images comme les captures d'écran et le format TIFF pour les photos en haute résolution. Le format TIFF est reconnu en PAO pour sa fiabilité.

Les dessins vectoriels ou les illustrations proviennent d'applications comme Inkscape, Sodipodi, Adobe Illustrator, Corel Draw, Sketch ou Xfig. Celles-ci produisent des dessins qui sont conservés au format vectoriel, ce qui permet de préserver leur apparence à n'importe quelle échelle. Il existe deux bons formats pour importer ces dessins dans Scribus : EPS (Encapsulated PostScript) et SVG (Scalable Vector Graphics). L'avantage des dessins SVG est que ce sont des éléments natifs, c'est-à-dire qu'ils sont directement modifiables dans Scribus, comme s'ils avaient été créés dans Scribus. Tous les types de SVG qui sont normalisés W3C peuvent être importés dans Scribus à l'exception de ceux qui contiennent des fonctions multimédia et des actions scriptées pour les modules d'extension (plug-ins) de Win32 destinées à un fureteur.

Il est possible d'importer un autre format de fichier dans Scribus : le PDF. Scribus aura recours à Ghostscript qui en fera une image haute résolution et une autre en basse résolution pour la fonction de prévisualisation à l'écran. Cette technique est particulièrement indiquée pour récupérer les dessins ou les images. S'il ne vous faut que le texte, ouvrez Adobe Acrobat Reader et opérez par copier-coller. Note : vous ne pourrez importer qu'une page à la fois sans pouvoir l'éditer, ni éditer un PDF créé par une autre application.

Maintenant que vous avez rassemblé tous vos morceaux, l'heure est à Scribus. Pour les routiers de la PAO, le premier contact avec Scribus sera comme des retrouvailles avec un vieil ami.